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Un va-nu-pieds au Vanuatu !
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7 février 2013

Un article vaut mieux qu'un long discours

http://www.lnc.nc/article/pays/un-tsunami-de-questions

 

Un tsunami de questions

Publié le jeudi 07 février 2013 à 03H00

Au lendemain de la vague de panique qui a secoué le pays, l’heure est déjà au bilan de gestion de crise. Selon le haussariat, en charge de l’opération Orsec tsunami, « tout s’est globalement bien déroulé ». Et pourtant...

Photo Karine Payen

Bien qu’ils n’avaient pas envie d’interrompre leur partie, les boulistes de l’Anse-Vata, à Nouméa, ont écouté attentivement les consignes d’une auxiliaire de proximité.

  • La réactivité du haussariat en question

A 12 h 12 (heure calédonienne), un tremblement de terre s’est produit aux îles Santa Cruz, d’une magnitude 8, à 1 000 km des terres calédoniennes. A 12 h 18, le Pacific tsunami watch center (PTWC), basé à Hawaï, émet l’alerte. A 12 h 26, le centre de référence transmet au bureau calédonien de l’Institut de recherche et développement (IRD) les informations qui sont automatiquement relayées au haut-commissariat. Contrairement au dispositif des Dom, Météo-France n’est pas dans la boucle. A 13 h 04, soit 38 minutes après réception de l’avis scientifique, le premier avis d’activation du plan Orsec tsunami est envoyé aux acteurs de la sécurité civile pour une mise en œuvre à 14 h. Il concerne la côte Ouest et les Loyauté. A 13 h 17, un deuxième avis est diffusé, concernant cette fois la côte Est et les Loyauté. A 13 h 30, enfin, un troisième avis a été émis, étendant le plan de la Grande Terre aux Loyauté. Thierry Suquet, secrétaire général du haut-commissaire, faisait office, en l’absence de haussaire, de directeur des opérations. « Dès que nous avons eu l’information, à 12 h 26, nous avons ouvert les salles, allumé les ordinateurs et convoqué toutes les personnes concernées. L’opération est réellement montée en puissance entre 13 h et 14 h. Globalement, l’alerte a été donnée rapidement », dit-il.

  • Des sirènes mirages

D’après nos informations récoltées sur le terrain, il semblerait que les sirènes des communes suivantes n’aient pas fonctionné : Poindimié (neuf sirènes), Yaté, Canala, Ouvéa et Lifou. En réalité, à Lifou, la sirène a uniquement fonctionné à 11 h du matin, soit une heure douze avant le tremblement de terre, comme tous les premiers mercredi du mois. Pas après. Un enregistreur permet de voir si les sirènes ont réellement fonctionné. Le capitaine Massemin, adjoint au colonel de la sécurité civile, précise que « la première ressource du plan Orsec reste l’homme, pas les sirènes ». Le travail de porte-à-porte des gendarmes et de la police a été constaté par de nombreux Calédoniens, hier. Le directeur de cabinet du haussaire, Edgar Pérez, ajoute que « les sirènes sont un plus. Le problème, c’est que lorsqu’elles sonnent, on ne sait jamais pourquoi ». Les sirènes sont installées et financées par l’État. Selon lui, « c’est aux maires des communes concernées de les entretenir et de les activer ». À ce propos, les autorités « invitent » le maire de Nouméa à se doter d’un tel dispositif, inexistant sur sa commune.

  • Ordres et actions

Lors de la première heure du déclenchement de l’alerte, bon nombre de casernes de pompiers ont été contactées par la rédaction pour savoir si elles avaient bien reçu les informations émanant du haussariat et les ordres en vigueur. Bilan : toutes étaient au courant de l’alerte, pas forcément par le haussariat, et quasiment toutes étaient en attente d’instructions. « On ne savait pas quoi faire, rapporte un pompier du Nord. Alors, on a fait monter les gens sur les hauteurs. » Réponse de la sécurité civile, via le capitaine Massemin : « Dans le cadre du plan Orsec, on parle d’actions réflexes sans ordre. » Autrement dit, le seul fait de transmettre l’alerte doit enclencher les procédures « répétées lors des exercices grandeur nature ». Ce qui n’a pas été forcément le cas hier. Le secrétaire général du haussaire parle, quant à lui, de « distorsion entre le plan Orsec et son application sur le terrain ». De la théorie à la pratique en somme.

  • La police fait du zèle

Jusqu’à la place des Cocotiers, des commerces ont été fermés « préventivement ». « Nous avons donné une seule consigne, précise le directeur de cabinet, évacuer les bandes côtières. La police nationale l’a respectée à la lettre ». La police municipale, non, puisqu’elle a fait évacuer, sur ordre du maire, plusieurs bâtiments et commerces. Faut-il leur reprocher ? « On ne fera jamais assez pour sauver des vies », répond sans détour le capitaine de la sécurité civile.

  • Evacuations de trop

Hier, le principe de précaution a donc joué à fond. « Il n’y a pas de regrets à avoir, estime le directeur des opérations. Au moment où l’on a déclenché les évacuations, nous ne connaissions pas la hauteur de vague. Le retrait des eaux peut aussi faire beaucoup de dégâts. A posteriori, on s’aperçoit que les évacuations n’étaient pas nécessaires partout ».

  • Tout le pays concerné ?

Trois bulletins différents ont été émis par le haussariat. Les estimations de situation d’impact se choisissent via un tableau prévu dans le plan Orsec. Selon l’origine et l’intensité du séisme, telle ou telle partie du pays est concernée. Dans ce cas précis (séisme aux Santa Cruz pour une magnitude donnée dès le début, à 8), seul l’ouest de la Grande Terre était, en théorie visé. Si le séisme avait été de 7, ou de 6 au lieu de 8, les Loyauté et l’est étaient concernés. Dans le doute, le troisième avis concernait toute la Calédonie.

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