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Un va-nu-pieds au Vanuatu !
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13 décembre 2012

Premiers pas en terre inconnue

Mardi

Enfin, je vais à l’aéroport non pour emmener quelqu’un et voir des avions décoller mais pour m’envoler moi-même vers un autre pays. Dans la salle d’embarquement, un groupe de vanuatais, guitare à la main pousse la chansonnette, l’ambiance est détendue, ça a le don de me mettre de bonne humeur ! Je décolle à la nuit tombée et ne peux de ce fait même pas admirer le paysage. 55 minutes de vol plus tard, tout juste le temps de prendre un rafraîchissement et nous nous posons sur la piste à Port Vila. Pas de grand changement de température, pas de décalage horaire, je sors de l’avion comme j’irais au travail le matin. Je me presse à la descente de l’appareil afin de ne pas trop attendre aux douanes. Rufine, Gilbert et d’autres scouts m’attentent à la sortie du terminal et j’ai le droit à la traditionnelle couronne de fleurs (artificielle pour cette fois-ci). On prend un taxi/minibus qui me conduit à mon logement un peu à l’extérieur du centre ville.

Parcourir une ville de nuit à quelque chose d’intriguant car on ne se rend pas bien compte ni des distances, ni de l’organisation des rues. On passe devant le marché de Port Vila ouvert 24h/24 (les marchands/marchandes viennent de loin et restent donc toute la semaine). Mon logement est vraiment super et je ne manquerais pas de vous faire une petite vidéo pour vous partager la joie que j’ai eu en le découvrant.

Réveil aux aurores, non pas dû au bruit mais à l’absence de volets, avec les premiers rayons du soleil ! Journée découverte de la ville en même temps que les différentes structures d’accueil pour nos volontaires. Je suis Gilbert au gré des rendez-vous et je lui sers de traducteur à la hauteur de mes compétences. Dans ce pays aux trois langues officiels (anglais, français, bichlamar), il est parfois difficile de savoir de quelle manière s’adresser à nos interlocuteurs. Je m’adresse parfois à quelqu’un en français avant de m’apercevoir qu’il ne parle qu’anglais ou l’inverse… Le plus simple étant évidemment d’apprendre le bichlamar parlé par 100% de la population mais les cours à l’Alliance Française ne débutent qu’en février (vacances obligent). Je vais donc devoir me débrouiller tout seul !

On enchaîne les rencontres, les institutions et peu à peu, les missions se confirment, les volontaires sont affectés auprès des partenaires… Port Vila est une ville à taille réduite qui peut se parcourir à pied mais dont les rues sont encombrées de minibus qui transportent qui veut ! Je retrouve le plaisir d’arrêter un taxi juste en tendant la main, à n’importe quel endroit ! La course est à 150 vatus (1,2 euro) quelque soit la destination (en restant dans les limites de la ville). On est déposé juste devant l'endroit où l'on va, cela permet de ne quasiment pas marcher ! Heureusement qu'il y a le soleil pour suer et avoir l'impression de perdre du poids. Je m'étonne de ne voir quasiment aucun deux roues dans les rues que ce soit des vélos ou des motos et ce malgré certains magasins qui en vendent. On m'explique que ceux-ci sont surtout dans les villages alentours et dans le reste de l'île. Appréciant particulièrement ce mode de déplacement, je me renseigne chez un chinois (de nombreux magasins sont tenus par des asiatiques) afin d'en acquérir un (pas le chinois), mais leur plus grande taille reste petite pour moi... Je vais donc continuer la marche à pied et le bus pour le moment.

Au marché, les prix sont indiqués sur les produits ce qui évite d’avoir à marchander et donc de se faire arnaquer (même si marchander à au premier abord un côté amusant, à la longue cela devient pesant de savoir que notre couleur de peau nous fait payer automatiquement un excédent)

Le soir, direction le restaurant avec Gilbert. A notre arrivée, un couple qui finit de manger pour seule compagnie. Quelques minutes plus tard, un groupe de trois personnes vient s’attabler à côté de nous avant de partir furtivement après que le serveur eut apporté une carafe d’eau et trois verres… Tant pis pour eux, nous aurons le restaurant pour nous deux !!!

Depuis cet après-midi, ma rue est en deuil. Une personne est décédée et je retrouve cette ambiance si particulière que j’ai pu observer auparavant à Haïti ou au Burkina Faso. Des dizaines, voir des centaines de personnes viennent tout au long de la journée se recueillir, pleurer, discuter avec les proches du défunts. Lorsque je suis rentré à 21h, la rue était bondée des chaises avaient été sorties dans la rue. C’est partie pour une longue nuit de réunion !

Mercredi

Ce matin, en sortant de chez moi, pluie tropicale, le temps de courir un 100 mètres jusqu’au bout du chemin pour alpaguer un bus et je suis trempé de la tête au pied ! Premier achat de la journée : un parapluie multicolore chez un chinois. Le parapluie me garde la tête au sec mais pas les pieds qui sont obligés de slalomer entre les flaques qui se forment sur la route… RDV à l’ambassade de France pour un suivi des dossiers de demande de financement et à Youth Challenge et à Smol Bag pour finaliser des missions…

L’après-midi, je rejoins Rufine pour qu’elle puisse m’expliquer plus en détail l’organisation du scoutisme au Vanuatu. On prévoit différentes réunions et personnes à me faire rencontrer la semaine prochaine. Il y a 7 groupes scouts sur l’île où je me trouve (Efaté). Le problème principal est le manque de financement (pas de frais d’adhésion donc pas de fond de roulement donc pas de matériel pour les activités). La plupart des chefs ne sont pas formés et les jeunes s’en vont au fur et à mesure de l’année par manque d’enthousiasme pour le scoutisme. Beaucoup viennent pour faire du sport et s’en vont car ils n’aiment pas les activités que les chefs proposent appliquées à la pédagogie scout. Un gros travail à faire sur les attentes des uns et des autres, les possibilités de développement…

Puis direction l’Unicef pour évoquer un potentiel partenariat avec le mouvement scout. J’apprécie la présence de Rufine qui connaît toute la ville et ses habitants (ce qui a l’avantage de faciliter les contacts). On finit l’après-midi par la visite du local scout Edouard Gauchet, futur centre national des Scouts du Vanuatu actuellement en rénovation. Un bureau devrait être consacré à France Volontaire ce qui me permettra de ne pas travailler de chez moi et d’avoir un endroit pour recevoir du monde dans le cadre de ma mission.

Le Vanuatu est un pays où le contact est facile, dans la rue, dans les commerces, dans les administrations, il est facile de recevoir des sourires, des bonjours… Il faut seulement faire attention à ne pas trop saluer tout le monde notamment les chauffeurs de bus si vous ne voulez pas qu’ils s’arrêtent tous ! Heureusement, ils repartent bien souvent avec un petit sourire.

Le beurre salé est moins cher que le beurre doux au supermarché : enfin un pays qui a compris ce qu’était du beurre et comment inciter les gens à faire les bons choix !!!

Le soir, je vais lier davantage connaissance avec mes voisins, des Fidjiens. J’en profite pour perfectionner mon anglais.

Je reprends mon rythme couche-tôt à 22h que j’avais un peu abandonné depuis quelques temps à Nouméa car j’arrivais à dormir un peu plus tard ! Ma chambre est illuminée dès 6h30, grass mat impossible ! Je n’ai pas mis un seul réveil depuis mon arrivée ici, ça fait un bien fou, vous devriez essayer de vous réveillez avec le soleil ;-)

Quelques personnes que j’ai pu mentionner précédemment mais trop brièvement

Gilbert : représentant France Volontaire dans le Pacifique Sud – Coordinateur du programme des Volontaires Océaniens

Léa : aide Gilbert dans la gestion administrative jusqu’au 15 décembre, doit ensuite rejoindre une mission et partir au Vanuatu

Aristide : volontaire du programme, originaire de Poya

Miguel : volontaire espagnol actuellement en SVE (Service Volontaire Européen) en poste à la MIJ Sud (Mission d’Insertion des Jeunes pour la Province Sud) et qui souhaite rester dans le Pacifique (aidé probablement par les 25% de chômage dans son pays)

Nadège : Vanuataise qui est intervenue durant la formation à la fois parce qu’elle est Vanuataise mais aussi parce qu’elle a profité du programme Leonardo da Vinci durant un stage de 6 mois à Malte. Elle a pu témoigner de son expérience d’expatriée.

Rufine : Commissaire générale des Scouts du Vanuatu, la personne référente pour ma mission avec les Scouts

 

(pas de photos pour le moment, la connexion est vraiment trop lente)

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Commentaires
M
oh toi le Vanuatais d'adoption, je te souhaite une bonne installation : ça a d'ailleurs bien commencé si l'on en croit ton message ! bizzz nocturnes, ici la France jeudi 13 décembre 21 h
M
Loin des yeux... proche du coeur!
J
Bon courage pour cette nouvelle page qui s'ouvre dans a mission et merci pour ces messages !
Un va-nu-pieds au Vanuatu !
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