Happy qui comme Ulysse...
Comment résumer une semaine aussi intense que celle que je viens de vivre ?! Dur dur en quelques mots, voir même en quelques phrases ! Une semaine de formation que nous avons bouclé au dernier moment, qui partait avec beaucoup d’incertitudes sur les activités que nous voulions proposer, sur les motivations des jeunes et qui s’est terminée dans un grand feu d’artifice d’émotions et d’échanges !
L’avantage d’écrire au quotidien, c’est que je peux poser mes idées au fur et à mesure. Ecrire après 4 jours d’absence me nécessite de faire du tri dans mon esprit…
Tout commença dimanche après midi par l’accueil de quelques jeunes. Accueil qui se poursuivit le lundi matin. Les premiers contacts ne furent pas évidents. Pas facile d’engager le dialogue avec certains jeunes tandis que d’autres parlent vraiment doucement et il n’est pas évident de les comprendre.
A ce propos, j’ai appris un geste kanak, le haussement de sourcil qui signifie « oui » dans la culture Kanak. Il est courant lorsque l’on pose une question à quelqu’un de se voir répondre par un haussement de sourcils. Surprenant lorsque l’on ne connaît pas « le truc » car on à l’impression que la personne ne veut pas nous répondre.
Dès le lundi soir, nous avons eu le droit à la visite du ministre de la jeunesse et des sports de NC. Un discours très politique, très classique et finalement très ennuyant. Malheureusement, dans le monde associatif, la politique n’est jamais loin ! Dans le grand théâtre du jeu politique, chacun joue son rôle à la perfection, où les uns font semblant d’être passionnés et applaudissent poliment à la fin quand le politique nous raconte sa vie et témoigne sur les bienfaits du programme pour la jeunesse calédonienne.
Toute une flopée de journaliste étaient présent sans avoir été invité avec des méthodes pour le moins intrusives et qui pensent cerner un sujet en restant quelques minutes !!!
Nous avons eu le droit à nos deux minutes de pub sur la chaîne de télévision nationale NC Première (commencer à 14’10)
http://pluzz.francetv.fr/videos/jt_nouvelle_caledonie_,73141270.html
Finalement, si ce programme doit démarrer au plus vite, c’est à cause de la pression des politiques et de leur volonté de pouvoir dire que les premiers volontaires sont partie en 2012. Mais bien évidemment, les délais politiques sont souvent trop courts pour une bonne mise en place !
Lors des bilans de fin de formation, la plupart des jeunes ont mis en avant une trop grande présence des caméras durant la semaine.
Pour revenir à des choses plus joyeuses, une dynamique de groupe s’est réellement créée à partir de la fin du deuxième jour. Des personnes qui ne se connaissaient pas le lundi se sont mises à discuter comme si c’était des amis de longue date ! Les meilleurs moments dans une formation pour la construction du groupe sont les temps informels car ils permettent à chacun d’échanger et de se connaître davantage.
C’était extrêmement intéressant de voir les différentes motivations des jeunes pour partir en volontariat au Vanuatu. Chacun a des envies différentes en fonction de son vécu, de sa culture, de son histoire. Par exemple, certains ne sont jamais sortis du territoire et ce sera la première fois qu’ils prendront l’avion. D’autres on envie d’aller dans un pays qui a pris son indépendance (en référence au référendum de 2014)
La formation a aussi pour but de répondre aux attentes, aux craintes et aux questions des jeunes. J’ai alors découvert des problèmes pour certains comme la pression familiale. Les kanaks ont peur d’aller au Vanuatu à cause de la sorcellerie et notamment du boucan (magie noire). Certains des jeunes redoutent à ce point la réaction de leurs proches qu’ils n’ont pas encore évoqué leur départ au Vanuatu.
La richesse de l’interculturalité c’est finalement de prendre conscience de toutes ces différentes visions.
Meshala et Benedikt, nos deux amis Ni-Van (habitants du Vanuatu) ont passé une après-midi à nous parler de leur pays au niveau de la géographie, de la culture, de l’histoire, de la vie quotidienne… Un long moment fut encore consacré à la question des sorciers et des tabous. La jeunes avaient encore de nombreuses inquiétudes à ce sujet. La règle d’or est de ne pas mettre son nez dans ce qui ne nous regarde pas et tout se passera bien ! Lors de leur intervention, j’ai aussi appris que lorsque l’on fait du bateau entre les îles de l’archipel du Vanuatu, il est encore d’actualité d’allumer de grands feux sur le rivage pour signaler que l’on souhaite prendre le bateau !! (une grande expérience en perspective).
La semaine s’est donc terminée dans la joie et la bonne humeur, chacun étant un peu plus rassuré sur sa mission, sur le Vanuatu et au clair avec ses motivations.
Une photo de groupe pour conclure :
Il y a deux choses intéressantes que je voudrais mentionner à propos du Vanuatu. Ce petit pays d’Océanie a été élu à plusieurs reprises le pays le plus heureux au monde ICI mais dans le même temps, l’ONU l’a déclaré comme le pays le plus dangereux au monde au niveau des catastrophes naturelles ICI. Le Vanuatu est finalement un pays de « dengue ». Comme quoi le bonheur est quelque chose de bien relatif accessible à chacun d’entre nous !
Et une expression kanak pour finir : « larguer ses claquettes »
Je vous laisse deviner ce que cela veut dire et si vous sécher, Google est votre ami !
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