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Un va-nu-pieds au Vanuatu !
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30 mai 2013

Tanna

C’est une des grandes attractions touristique du Vanuatu principalement grâce à son volcan actif, Yasur ! Difficile de venir au Vanuatu sans boire du kava ET sans visiter le volcan ! Bien sûr, il y a de nombreux autres choses à faire ou à voir mais après le séjour que je viens de passer à Tanna, je peux vous assurer que cela vaut le détour !

Cette île du Vanuatu est si touristique qu’il existe même des liaisons directes avec l’Australie ! On peut réserver « package » complet avec un tour opérateur ce qui permet de ne plus s’occuper de rien du tout ensuite (billet d’avion, transferts, hôtel, volcan…)

Avec Valéry (oui oui toujours la même) on est jeune, on veut garder notre indépendance et rester maître de nos destins (oui oui rien que ça), alors on décide de payer simplement un billet d’avion A/R et de créer ainsi notre propre séjour avec un objectif principal, rallier le volcan à pied à partir de l’aéroport !!!

A Port Vila, il est assez facile de trouver quelqu’un de Tanna, en se renseignant au marché, chez les voisins ou n’importe où ailleurs, les Ni-Van savent qui vient d’où au faciès, ce que je ne suis pour le moment, pas en mesure de voir ! Le hasard veut que l’on me mette en relation avec le directeur du centre culturel de Tanna où nous avons un volontaire, je le connais déjà et cela facilite le contact. RDV donc avec son fils qui doit venir nous chercher à l’aéroport ! Lorsque l’on arrive, personne pour nous attendre mais l’on croise Stéphane (le volontaire en question) et Pascal (son tuteur au centre culturel) qui viennent d’emmener une délégation de l’UE à l’aéroport. Après avoir remplis la benne du pick-up avec tout un tas d’affaires (des cartons, une tondeuse, un taille bordure, nos sacs) et nous, on prend la route pour Lenakel, la « ville » principale de Tanna. On rencontre Jacob, le directeur du centre culturel qui nous explique qu’il connaît un guide à Epilmai qui peut nous accompagner jusqu’au volcan à pied. C’est reparti, on reprend le pick-up, on passe par le centre culturel pour une rapide visite, un passage au nakamal du coin pour avaler un rapide kava et on décolle. 200 mètres plus loin, de la musique attire notre attention, on décide de s’arrêter et on regarde des jeunes effectuer des chorégraphies ; éclairés par une faible lumière. Nous sommes les seuls blancs avec Valéry et déjà l’immersion est au maximum. Lorsque les mamans sont satisfaites des prestations des jeunes, elles viennent les saupoudrer de talc et les asperger de parfum pendant qu’ils dansent…

On repart une heure plus tard sur une route de terre (il n’y a aucune route goudronnée à Tanna) sillonne au milieu de nulle part et il est difficile de savoir où est ce que nous nous rendons (il fait nuit). Et soudain, au détour d’un arbre, un village, notre destination. Des gens viennent à notre rencontre et Pascal fait le lien. Il nous présente Charlie, le guide. La soirée qui suivra sera aussi simple que fantastique… Pour ceux qui ont suivi les émissions de Frédéric Lopez, « Rendez-vous en terre inconnue », c’était assez similaire… Imaginez, vous arrivez à 20h du soir dans un village au milieu de nulle part, sans eau ni électricité, chez des gens que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam, ils vous accueillent, vous prêtent et préparent une case pour la nuit et réchauffent des plats pour le dîner… Une simplicité déconcertante alliée à une générosité naturelle… Le fait de partager ces moments simples et de parler quelques mots de bishlamar nous rapprochent facilement et nous entamons une discussion sur la perte de l’identité culturelle due à la société de consommation. Ces hommes et ces femmes qui il y a encore quelques dizaines d’années avaient pour tout vêtement un étui pénien, se baladent maintenant avec des vêtements occidentaux, Made in China… Du coup pour plaire aux touristes, on a créé des « Villages culturels » où l’on fait tomber la chemise (et le reste) et on se met à danser les pas de nos ancêtres…

Une soirée qui me marquera durablement et dont je me souviendrais durant longtemps…

Le lendemain au réveil, le village est déjà en effervescence, on vient nous demander si l’on a bien dormi, presque à s’inquiéter que l’on soit resté !!! J

Le moment où j’ai le plus de mal dans cette vie rustique et loin de tout ce que je connais, ce n’est pas la douche au tuyau au milieu de la forêt, ce ne sont pas les toilettes dont le nettoyage date de Mathusalem ou notre case au confort sommaire mais bien le menu du petit déjeuner : riz, tarot et pâtes cuites au lait de coco ! Mais devant la journée qui nous attend et pour ne pas froisser inutilement nos chaleureux hôtes, je fais un effort et je mange (l’immersion locale ça se mérite)

On part pour 7 heures de marche à travers la jungle, dans des sentiers où seule la présence humaine est possible. Notre guide est en tong (claquette pour les ami(e)s calédoniens qui me lisent) et connaît le chemin par cœur, il parle 6 des 20 dialectes de Tanna (sans compter l’anglais et le bishlamar) et trace sa route ! La présence du guide est indispensable, non seulement pour l’aspect culturel que cela apporte et les commentaires qu’il peut nous apporter durant la randonnée mais aussi parce que des chemins, il en existe une multitude et nous nous serions perdus de nombreuses fois sans Charlie. A plusieurs reprises, à travers des troués dans la végétation, on peut contempler le volcan de loin, destination improbable mais qui pourtant nous tend les bras au fur et à mesure que nous nous en approchons. Il gronde de temps en temps comme un rappel de sa présence et une mise en garde pour les visiteurs imprudents « Attention volcan méchant ! »

Il pleut un peu par intermittence et nos bras se couvrent petit à petit de points noirs, autre signe que nous approchons du maître de ces lieux…

Charlie nous propose de repasser une nuit dans la jungle, dans un village non loin du volcan, chez une amie francophone qu’il connaît bien ! C’est repartis pour l’immersion mais à la différence de la veille, nous arrivons en milieu d’après-midi et avons le temps de visiter le village et de rencontrer notre hôte, Anna… Le menu et le logement resteront les mêmes ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous sommes au milieu du bush, sans aucuns chemins pour les voitures et la présence de touristes est rare. Nous sommes donc accueillis royalement, comme une attraction et sans que l’on nous demande quoi que ce soit en échange. On donne néanmoins, à titre de coutume (le fait de faire un geste lorsque l’on est accueilli quelque part dans la culture Kanak), un paquet de riz, un billet et un tee-shirt…

Le soir, on va sur un promontoire observer le volcan de loin, demain on y monte.

A notre réveil, lorsque nous remercions pour l’accueil, la nourriture et le gîte, Anna nous regarde et nous dit « ce n’était pas vraiment bien », comme si nous « Homme blanc », ne pouvions même pas éprouver du plaisir à ces rencontres et à cette vie véritables ! Trop peu de visiteurs font cette démarche ce qui explique sa réaction ! Elle nous remerciera néanmoins pour notre venue en nous déclarant « si vous voulez revenir avec des amis, je serais toujours là »

On repart pour une courte marche vers le volcan qui se finira sous une pluie torrentielle ! On pose nos bagages juste en face de l’entrée, chez Robert qui a des bungalows pour les touristes. Le volcan se visite principalement à la tombée du jour, lorsque les couleurs rouges/orangées de la lave en fusion sont les plus visibles ! Il est 10h et nous décidons de nous rendre à Port Résolution, l’endroit où James Cook débarqua pour la première fois au Vanuatu (HMS Résolution étant le nom de son bateau) C’est reparti pour une heure trente de marche, cette fois ci sur une route de terre ! On arrive sur une plage de sable blanc, connue pour ses sources chaudes. On nous demande 1000 vt pour l’entrée (8 euros) et même si on trouve cela cher, on se dit que ça peut valoir le coup ! Et bien non, car pour toute source chaude, on aura le droit à de la fumer qui sortira de la terre et à de l’argile de différentes couleurs dont les anciens se servaient auparavant ! Une belle arnaque pour touriste donc avec un guide qui ne nous laissera à peine le temps de nous arrêter regarder !

Pour ne pas rester sur cette mauvaise expérience et parce que nos ventres commencent à crier famine, on se dirige de l’autre côté de la baie, dans le village même de Port Résolution. Cette fois-ci le sable est blanc, avec une plage magnifique et des grosses vagues bien blanches d’écumes. Malheureusement, la baignade est un peu compliquée dans le sens où ces déferlantes s’écrasent sur des coraux… Un déjeuner à la locale et un retour en pick-up jusqu’à nos bungalows afin de se reposer un peu avant l’ascension du volcan…

Dernière étape de notre périple, l’ascension du volcan, 45 minutes de marche jusqu’au sommet, après s’être acquitté de la taxe d’entrée de 3350 vt (28 euros) que bien sûr seuls les blancs paient… Les grondements s’intensifient, le sommet se rapproche et soudain le voici, le grâle de Tanna, l’antre de la Terre, la colère du dragon, YASUR !

Un spectacle à couper le souffle, plus grandiose que tout ce que j’avais pu m’imaginer ou rêver, un phénomène naturel démentiel… Cela commence par un grondement lointain, un grand souffle venu des entrailles de la terre puis une explosion de magma à plusieurs dizaines de mètres de haut (difficile de se rendre compte de la hauteur) Le spectacle est d’autant plus impressionnant et fréquent que le volcan est en alerte 2 depuis un mois (4 étant l’éruption volcanique)… La sécurité est nulle, ça explose à tout va et suite à une explosion un peu plus forte que les autres et un bloc de lave que nous avons cru nous tomber dessus, nous rebroussons chemin !

Une nuit au pied du volcan à l’entendre gronder, un retour en pick-up jusqu’à Lenakel et déjà il faut rentrer… Comme lors de mon séjour à Santo, le soleil pointera le bout de son nez le jour du départ !!!

Des photos et des vidéos suivront une prochaine fois !

 

Un discours, c'est comme une robe de femme. Il faut qu'il soit assez long pour couvrir le sujet et assez court pour être intéressant. Le mien tiendra en une phrase: on n'a jamais que la vie qu'on mérite. 

Franz-Olivier Giesbert (1949- )

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Commentaires
P
waw quel super archipels !!!
M
Génial ta sortie! C'est sympa de nous partager ainsi tes aventures!!<br /> <br /> Au milieu de ces 'sorties culturelles', plongées sous-marines et autres activités qui font tourner la tête... tu bosses encore?... ou ta mission est elle finie et maintenant tu en profite?!?...
M
aujourd'hui enfin, j'ai mon quota de nouvelles pour le mois de mai (ça compense) : tu n'as pas perdu ton style, ça fait plaisir ! biz
Un va-nu-pieds au Vanuatu !
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